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carnet wing chun

Le petit manuel du pratiquant

A travers ce petit texte je vais partager mon avis, mon expérience sur ce qui permet de s’améliorer rapidement en Wing Chun. J’enseigne depuis peu (2016) mais je pratique le Wing Chun depuis 13 ans ce qui me donne quand même un recul intéressant sur ce qu’est un apprentissage efficient.

D’après mes études dans le sport, les lectures nombreuses et l’enseignement de Sifu Didier Beddar on peut dégager plusieurs points importants

Etre concentré en cours : anodin comme conseil mais la majorité des élèves ne sont pas présents. Physiquement oui et toujours prêt à hocher la tête quand on leur dit « vous avez compris ? C’est bon ? » mais l’esprit est ailleurs. Combien parmi vous, regarde l’exercice démontré, sont persuadés d’avoir saisi et de se retrouver 2 min plus tard à se demander quelle jambe était devant… Beaucoup d’informations rentrent en compte dans un exercice alors il faut le découper de façon à pouvoir le refaire de façon globale. Je vous conseille de passer par ces étapes simples
-    Regarder la position des jambes et l’identifier. Croisé, parallèle, neutre, côté ?
-    Se focaliser sur un des partenaires et retenir son enchainement sans se soucier de son partenaire
-    Passer à l’autre partenaire

Etre le plus propre possible dans ses techniques :  Si on vous demande un direct au visage, votre poing doit être formé et la direction exacte. Un Pak Sao ? en diagonal vers l’avant et vers le haut et dans le centre. Tout cela semble basique mais cette rigueur que vous vous imposez, permet la fondation de vos bases en Wing Chun ou dans tout autre sport. Bosser les bases est le plus important à faire. De plus, si votre technique est propre, votre partenaire sera dans de bonnes conditions pour réaliser ses propres techniques, aura un repère mémoriel dans un exercice technique long. Imaginez un exercice à 9 techniques chacun, votre cerveau est en ébullition et si vous ajoutez de l’incertitude dans les techniques… vous être bon pour la rupture d’anévrisme.

La lenteur avant la vitesse : en tant que débutant on désire franchir les étapes rapidement, bien trop rapidement. La vitesse permet de « gommer » les erreurs et cela nous rassure car on croit bien faire. Posez-vous sur l’exercice, prenez votre temps. Il est important de conscientiser le geste avant qu’il ne soit absorbé par le corps. La vitesse viendra avec la pratique ne vous inquiétez pas.

Le relâchement : une difficulté importante pour la majorité des élèves et surtout les hommes. Je vais faire des généralités un peu pourries mais cela va servir mon propos. L’homme dans toute sa splendeur se sent obligé de montrer qu’il est fort et donc sera quasiment tout le temps dans un rapport de force testostéronée. On lui applique une force, il se doit de répondre par la même et souvent plus fort… Cette attitude ne fait que ralentir votre apprentissage. Cette tension vous empêche d’écouter votre corps, de le sentir. Le pire est que cette tension vous empêche aussi d’écouter l’autre et dans un combat si vous n’écoutez pas l’autre, si vous ne sentez pas l’autre, il y a de grandes chances que vous repartiez avec vos dents dans la poche.
La légende dit qu’une femme a inventé le Wing Chun. Ne l’oubliez pas. Les femmes comprennent que si elles doivent rivaliser avec un homme sur la force pure, elles seront quasiment tout le temps perdantes. Une femme ira « naturellement » vers la technique en premier et cela se voit en cours, la progression des femmes au début est souvent plus importante car elles n’ont pas à se défaire de ce carcan qu’est la tension.
Pour sentir ce qu’est le relâchement il faut se poser sur son corps et comprendre qu’être relâché n’est pas être mou. C’est l’idée de mettre un minimum de tension pour réaliser une tâche. Si vous êtes en garde et qu’on vous chasse votre bras, être tendu c’est d’avoir le bras rigide au point que tout votre corps subira la force exercée, que vos épaules seront affectées, votre colonne, votre équilibre. Etre mou c’est laissé partir son bras complètement, sans retenu. Cela n’affecte ni vos épaules, ni votre colonne, ni votre équilibre mais vous ne pourrez pas vous servir de votre bras tant qu’il n’est pas « revenu ». Etre relâché c’est accepté la force sans qu’elle puisse vous déséquilibrer, agir sur vos épaules, votre colonne tout en étant capable d’avoir un contrôle sur celui-ci. Rester en contact avec le bras de l’adversaire malgré sa force, accepter la force sans la subir.

Le relâchement est primordial pour progresser et je conseille de commencer par un stade mou pour affiner petit à petit notre relâchement. Partir de la tension est beaucoup plus compliqué.

Un partenaire et non un adversaire : très important et peu le comprenne. L’élève qui est en face n’est pas votre adversaire mais est là pour vous aider à vous améliorer, et vous aussi. C’est votre frère, votre sœur, votre meilleur ami, votre petite amie. Vous allez lui faciliter la tâche dans les exercices car c’est quelqu’un d’important pour vous. Pour l’aider au mieux et le mettre dans les meilleures conditions pour travailler, vous devrez donc être précis dans vos techniques, relâché, ne pas le contrer tout le temps, adapter votre vitesse d’exécution à la sienne. Il aura confiance grâce à vous, n’aura pas peur de prendre un mauvais coup, aura le temps de se poser sur sa technique. Vous aurez ainsi le double effet Kiss cool, Il fera de même pour vous !
Mettre de la tension, tendra votre partenaire. Vous ferez de même, par effet miroir, et votre partenaire ne sera plus qu’un adversaire. Dommage.

Savoir la fermer : un peu rude mais il faut vraiment apprendre à fermer sa gueule…  Vous pouvez parler, rigoler. Etre dans un environnement bienveillant est important pour se sentir à l’aise mais parler pour donner des centaines de conseils à votre partenaire alors que vous n’avez qu’1 mois de plus de pratique… évitez car il faut le savoir, vous parlez pour camoufler votre manque de techniques. Le professeur est là pour corriger et les plus avancés aussi, donc si vous n’avez que quelques mois, abstenez-vous. Soyez bienveillant, n’essayez pas de prendre le dessus juste pour votre égo.

Le rendement : On a beau dire et philosopher sur la technique, tant que vous ne l’aurez pas faite des milliers de fois, vous ne saurez pas la faire. Dès que vous êtes à l’aise avec la technique (pas au bout de 10 min…) il faut enchaîner sans relâche pour en faire le plus possible. Le corps a besoin d’assimiler le geste. Cela prend du temps donc autant le maximiser. Si vous faîtes 50 répétitions par cours et que votre voisin en fait 200, cela représente 4 fois plus de pratique. Sur l’année, il aura fait l’équivalent de 4 ans…
Durant vos exercices il est important de prendre le temps de poser la technique, et dès qu’elle l’est, d’augmenter la vitesse pour sentir jusqu’où vous pouvez aller sans qu’elle se dégrade trop. Ensuite repasser à une vitesse plus lente pour recadrer la technique. Une boucle sans fin qui vous amènera à un travail efficient.

Le repos fait partie de l’entraînement : Le corps a besoin d’assimiler ce que vous pratiquez, donc s’entrainer 8h par jour n’est pas la façon la plus efficace de progresser, mais 1h toutes les 2 semaines non plus… Il faut vous écouter, avec du recul. Je ne veux pas aller m’entraîner car je suis claqué ou juste parce que j’ai la flemme ? Je me suis fait une entorse de la cheville, est-ce raisonnable d’y aller au risque de me blesser gravement et de mettre une croix sur la saison entière ?  Il faut s’écouter.

Ne pas boire les paroles aveuglément : Personne n’est parfait. Ne pensez pas que votre professeur est parfait car il ne l’est pas, ni martialement, ni humainement. Il est important de garder les pieds sur terre. Si un débutant vous donne un conseil, préférez le conseil d’un avancé. Si un avancé vous donne un conseil, préférez le conseil du professeur. Si le professeur vous donne un conseil, éprouvez le dans tous les sens, pour voir si cela fonctionne.  En tant que débutant il est difficile de l’éprouver de façon objective car vous n’avez pas le bagage technique pour, mais vous pouvez quand même comparer ce que l’on vous dit de faire et les principes du style. Si je vous dis de mettre toute votre force pour contrer une technique il sera important de vous demander si je ne suis pas en train de faire un AVC…

Noter : Je vous conseille de noter les exercices car cela permet de poser sur papier ce que l'on a vécu. L'ancrage dans le corps et dans l'esprit s'en voit accentué. Et si un jour vous désirez retravailler des exercices, enseigner, vous aurez de la matière.

 

Tout cela n’est pas exhaustif mais vous voyez où je veux en venir. Il faut travailler sur soi, pour bien travailler avec l’autre, pour que tout le monde travaille ensemble.
Il est temps de mettre tout en pratique ! go !

 

 

Pour venir apprendre le Wing Chun avec moi sur Bordeaux c'est là :
www.wing-chun-traditionnel.fr

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A propos de moi

Depuis 2008 le Wing Chun de Sifu Didier Beddar me passionne
A moi de vous faire devenir des passionnés !